Après ce retour dans le passé, nous partons vers le sud. Petite pause dans un camping en bord de mer, toujours agréable. 

Nagasaki, une ville chargée d’histoire

Tristement célèbre pour l’explosion de la seconde bombe nucléaire, Nagasaki a su se reconstruire et dépasser ses traumatismes. De la même manière que Hiroshima, impossible d’oublier un tel évènement. Mais toutes deux promeuvent aujourd’hui un message de paix puissant et renforcé par leur histoire. 

Nous entamons la visite de la ville par le parc de la paix. L’immense statue pointe le ciel de son bras droit symbolisant la menace nucléaire, son bras droit représente la volonté de paix. Nous passons à côté de nombreuses statues offertes par des pays du monde entier. La fontaine symbolise les larmes des victimes et sa forme une colombe de paix. 

Non loin du parc, un monument symbolise le point au-dessus duquel la bombe a explosé. À quelques pas, la colonne de ce qui était la plus grande église au Japon témoigne d’un passé meurtri. Nous retrouvons une reconstitution de la façade de cette église dans le musée de la bombe atomique. Ce dernier présente les dégâts causés par la bombe mais également l’histoire qui a mené à un tel événement et ses conséquences. L’exposition montre également de nombreux témoignages poignants. Nous avons été consterné de trouver là un groupe de touristes en session selfie devant les objets récoltés et les reconstitutions de la bombe, difficile d’imaginer qu’on puisse autant manquer de respect… 

Mais la ville de Nagasaki est bien plus que cet événement tragique. Nous avons pu déambuler sur l’île de Dejima. Historiquement, c’est sur cette île que l’on trouvait la seule présence étrangère et par laquelle tout le commerce s’effectuait. Entre les XVIIe et XIXe siècle le Japon n’autorisait pas les étrangers à commercer avec eux, le seul commerce s’effectuait via cette île occupée par les Portugais puis les Néerlandais. 

Aujourd’hui c’est un musée à ciel ouvert dans lequel le quartier est presque entièrement reconstitué à l’image de ce qu’il était lors de l’occupation des Néerlandais. Une sorte de voyage dans le temps tout à fait surprenant avec d’excellentes explications sur l’histoire du commerce entre l’Europe et le Japon. 

Pour bien terminer notre temps à Nagasaki, nous avons pu goûter à une spécialité de la ville. Le Castella (カステラ, prononcé ka-su-te-la), un petit gâteau moelleux. Nous l’avons pris chez l’un des meilleurs spécialistes de la ville, le jeu en valait la chandelle, un délice ! Un tel délice que nous n’avons remarqué le papier du moule sous le gâteau qu’en entamant le second morceau… 

Nous reprenons la route et rejoignons la ville de Kuchinotsu. De là nous prenons le ferry, de justesse, pour rejoindre l’autre côté de la baie et pouvoir arriver à Kumamoto. 

Kumamoto, la résiliente

Le temps gris et maussade de ce premier mars ne nous aide pas à apprécier la beauté de la ville. Malgré cela, nous tombons sous le charme du parc Suizenji. Un grand parc au centre duquel se trouve un magnifique étang. Autour de ce dernier, de nombreux monticules sculptés représentent la route qui séparait Tokyo et Kyoto durant la période d’Edo. On y retrouve donc un mont Fuji miniature (le seul réellement reconnaissable).

Nous déambulons dans la ville afin de nous rendre au château de Kumamoto. Il est considéré comme l’un des 3 plus beaux châteaux du Japon. Hélas, en 2016, un terrible tremblement de terre a endommagé une grande partie de l’édifice. Il devrait rouvrir, partiellement, au public en 2021 même si la rénovation de certaines parties prendra bien plus longtemps à leur redonner leur splendeur. 

Premier blocage à cause du coronavirus...

Ignorant que le château ne présentait au public qu’un chemin aménagé très restreint, nous nous sommes rendus sur place. Une première entrée avait des barrières bloquant l’accès et une deuxième, bloquée également, avait un petit panneau. Par chance, celui-ci était traduit (cf photo ci-contre)…

Notre premier contact physique avec ce qui allait changer la suite de notre aventure. C’est aussi la première fois que nous portions le masque, très rapidement retiré car inconfortable…

Nous avons donc fait le tour du château admirant les dégâts, mais surtout la beauté de l’édifice. Le tour passe dans une place commerçante et culturelle où le monde affluait afin d’obtenir des souvenirs de la ville. De nombreux goodies sont à l’effigie d’un ours noir aux joues rouges, véritable mascotte de Kumamoto et connu dans tout le Japon. 

Après un rapide détour au temple Honmyo-ji et son escalier aux nombreuses lanternes, retour à la voiture. Nous décidons de rester à l’hôtel afin de pouvoir profiter d’une matinée de plus sur place. En quête de notre pitance du soir, nous tombons sur un très beau et lumineux centre commercial : Sakuramachi. Le sous-sol est agencé afin que l’on puisse commander dans différentes enseignes mais que l’on puisse manger ensemble. Après avoir eu la peau du ventre bien tendue et à la recherche de la touche sucrée qui clôturerait notre repas, nous avons baladé nos estomacs dans les rues commerciales couvertes. De nombreux jeunes profitaient du début de la nuit pour se retrouver et traîner entre les commerces. Une ambiance festive qui débordait de légèreté, nous rendant nostalgiques de nos amis et de nos soirées étudiantes. 

Le lendemain, Claire était tout excitée. La veille, en rentrant, elle était tombée sur une brochure montrant Luffy, personnage de One Piece, manga le plus vendu dans le monde, tiré à 380 millions d’exemplaires et distribué dans 42 pays. Bref, elle a vu que Kumamoto était la ville de naissance d’Eiichiro Oda, l’auteur de One Piece. Ce dernier a effectué des dons pour aider à la reconstruction des zones sinistrées suite au tremblement de terre de 2016. Pour le remercier de sa générosité, la ville a érigé plusieurs statues dorées représentant les personnages principaux de son œuvre. 

Une journée spéciale Claire car ce fut aussi son anniversaire, on peut dire qu’elle a été gâtée. Après une dernière photo de Sanji, nous voici repartis sur les routes afin de pouvoir accueillir nos amis fin mars.